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Une analyse économique pour un meilleur financement de l’économie

F. Gonand

À l’occasion d’une conférence organisée à Bruxelles par la Fédération bancaire française (FBF) le 19 mars dernier, Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’Université Paris Dauphine-PSL, a présenté les conclusions de son analyse économique sur les exigences en fonds propres pour les banques européennes, en s’appuyant sur la littérature académique.

Parmi les points clés de cette analyse :

Un assouplissement des exigences en fonds propres bancaires, bien plus élevés que dans les autres zones économiques, pourrait avoir des effets notables sur l’offre de crédit, particulièrement dans le contexte de 2025. « La littérature académique est assez consensuelle pour estimer qu’une baisse des ratios de fonds propres des banques en période de conjoncture dégradée – comme en 2025 – a des effets significatifs sur l’activité économique », souligne l’étude.

  • Les meilleures études scientifiques disponibles permettent de considérer de façon robuste que, dans le contexte économique actuel, une baisse de 1 % des exigences en capital des banques augmenterait rapidement l’offre de crédit d’environ 10 %.

Alors que la transposition finale des Accords de Bâle est applicable dans l’UE depuis le 1er janvier 2025, l’étude plaide pour un pilotage intelligent des exigences en fonds propres. Il ne s’agit pas de remettre en question la solidité financière des banques, mais plutôt d’éviter que les règles prudentielles, qui s’accumulent et parfois couvrent deux fois la même chose, ne deviennent un frein supplémentaire à l’activité économique lorsque celle-ci ralentit.

  • Une modulation ciblée des fonds propres pourrait ainsi jouer un rôle clé pour soutenir efficacement le financement de l’économie européenne. Cette approche offrirait une réponse adaptée à la conjoncture tout en préservant la stabilité du secteur bancaire à long terme.

L’étude conclut que, dans le contexte économique de 2025, un allègement des exigences en fonds propres bancaires pourrait soutenir efficacement la conjoncture en stimulant l’offre de crédit, complémentant ainsi l’assouplissement monétaire de la Banque Centrale Européenne amorcé mi-2024.

Sur la base de cette analyse, la FBF estime que pour les seules banques françaises, déjà très solides, et qui le resteraient, tout en se maintenant à un niveau égal ou supérieur aux autres zones économiques, le potentiel serait une capacité de prêt de 120 Mds € supplémentaires (sur la production annuelle), jusqu’à un encours additionnel de près de 1 200 Mds € au bout de dix ans. (Lire le communiqué de presse)

Exigences en fonds propres pour les banques européennes en 2025 : une analyse économique à partir de la littérature académique (PDF)

2.09 Mo

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